Building upon renewed critical interest in Haitian author Jean-Claude Charles, this article offers a different account of the political dimension of Charles’s writings. Most discussion of the latter focuses on broadly postmodern questions of nomadism, migration, and the refusal of fixed identities, and strong contrasts are drawn between Charles and the more directly militant, collectivist orientation of an earlier generation of Haitian literature. Through an analysis of Charles’s best-known novel, Manhattan Blues (1984), this article argues for a greater continuity with radical political traditions than has previously been acknowledged. It suggests that the novel offers a radical critique of specifically neoliberal capitalism in the period of its rise to hegemony, the 1980s. The main threads of the critique suggested in this article are: 1) making visible neoliberalism’s constraints upon the free circulation of people, especially in urban space; 2) charting the affects and structures of feeling that define this period of reaction; and 3) maintaining an attachment in the 1980s to the unfulfilled radical hopes of the 1960s.

S’appuyant sur l’intérêt renouvelé pour l’auteur haïtien Jean-Claude Charles, cet article propose de reformuler la discussion critique autour de la dimension politique de ses écrits. La plupart des discussions sur la politique de Charles se concentrent sur les questions postmodernes du nomadisme, de la migration et du refus des identités fixes; de plus, de forts contrastes sont établis entre Charles et l’orientation collectiviste et plus directement militante d’une génération antérieure d’auteurs haïtiens. À travers une analyse de Manhattan Blues (1984), le roman le plus connu de Charles, cet article constate une plus grande continuité avec la politique radicale qu’on ne l’admet. Il suggère que le roman propose une critique radicale du capitalisme spécifiquement néolibéral dans la période de sa montée vers l’hégémonie les années 1980. Les axes principaux de cette critique sont les suivants: 1) rendre visibles les contraintes du néolibéralisme sur la libre circulation des personnes, en particulier dans l’espace urbain; 2) cartographier les affects et les structures de sentiment les plus caractéristiques de cette période de réaction; et 3) maintenir un attachement, au sein des années 1980, aux espoirs radicaux non réalisés des années 1960.