Francosphères
« Comment écrire en évitant d’exotiser le malheur? »
Abstract
Après le passage des ouragans, des incendies et des séismes, les médias reviennent toujours à l’apocalyptique, un discours qui vise à répertorier les dommages d’un désastre jusqu’à perdre toute trace d’intimité humaine. Depuis le 12 janvier 2010, des auteurs, artistes, académiciens et acteurs sociaux – activistes et militants – haïtiens se battent contre cette notion d’apocalypse puisqu’elle rend Haïti et son peuple incompréhensible sauf à travers les tendances de l’exceptionnalisme et de la résilience. Ces tendances, jaillissant de multiples contextes au fil de l’histoire haïtienne, aident les médias à justifier la souffrance des Haïtiens face aux événement catastrophiques et à transformer tout un peuple, comme le dit Michel-Rolph Trouillot, à un état grotesque. Afin de déconstruire le discours apocalyptique dans la littérature dite « post-séisme », cet article examine