Divine breath of Genesis (Joyce Mansour)
Abstract
In this two-part essay, I present an overview of early to mid-twentieth-century francophone Cairo, followed by a close reading of Joyce Mansour’s translingual lyric and prose. In Part One, I situate the history of francophone Cairo’s literary communities and vibrant print culture within the broader context of trans-Mediterranean cultural exchanges between Egypt and France. I sketch francophone Cairo’s ultimate demise in relation to the contemporaneous Vortex movement in England. In light of this history, I follow in Part Two with a poetic query, situated at the crossroads of the local, the international, and the translingual. I recast the vigour of Vorticist energies through the sociocultural gyre of early twentieth-century Cairo, by focusing first on a brief sociolinguistic moment in the history of Egyptian cinema. This allows me to reveal the curious linguistic and poetic underbelly of the Cairo vortex, which I illustrate by way of a close reading of the city’s most iconoclastic poet, Joyce Mansour. Spanning references from Shakespeare to Byron to Dickinson, Mansour’s lyric and prose showcase a unique literary translingualism that simultaneously speaks in and between more than one tongue. In contrast to francophone Egypt’s prose literature, Mansour’s case presents an alternate perspective on the question of language and translation than the one favoured by the dialogue-driven plot narratives of the novel. Within the context of the narratives collected in
Je présente, dans cet essai en deux parties, une vue d’ensemble du Caire francophone de la première moitié du vingtième siècle, suivi d’une lecture close du lyrique et de la prose translinguistique de Joyce Mansour. Dans la première partie, je situe l’histoire vivante des communautés littéraires et des revues du Caire francophone dans le contexte élargi des échanges culturels et transméditerranéens entre l’Égypte et la France. J’esquisse le trépas du Caire francophone, mis en relation avec le mouvement contemporain du Vortex en Angleterre. À la lumière de cette histoire, j’enchaine dans la seconde partie avec une interrogation poétique, au carrefour du local, de l’international et du translinguistique. J’envisage la vigueur des énergies vorticistes du tourbillon socioculturel du Caire de la première moitié du vingtième siècle, à la lumière d’un bref moment sociolinguistique dans l’histoire du cinéma égyptien. Ceci me permet de dévoiler la curieuse face cachée – linguistique et poétique – du vortex cairote, que j’éclaircis avec une lecture close de l’exemple du poète le plus iconoclaste de la ville, Joyce Mansour. Le lyrique et la prose mansouriens – emprunts de références à Shakespeare, Byron ou Dickinson – font preuve d’un translinguisme littéraire à part, chevauchant plusieurs langues selon différentes modalités. Contrairement à la prose littéraire de l’Égypte francophone, le cas Mansour présente une perspective différente sur la question de la langue et de la traduction que celle favorisée par les œuvres où l’intrigue romanesque repose sur les dialogues. Dans le contexte des récits recueillis dans