‘Des fils invisibles nous relient’
Comparative memory in Caribbean life-writing
Abstract
This article contributes to debates on comparative approaches to the memory of the Holocaust and Atlantic slavery. It examines comparisons between colonial and Second World War histories in the
Cet article contribue aux débats qui portent sur les approches comparatives de l’histoire de la Shoah et de l’esclavage. Il examine des comparaisons entre les histoires de la colonisation et celles de la Deuxième Guerre mondiale à travers l’étude de trois textes écrits en français par des auteurs antillais, Patrick Chamoiseau, Gisèle Pineau et Maryse Condé. L’article affirme que puisque l’articulation directe de l’histoire de l’esclavage aux Antilles pose des difficultés importantes, ces auteurs l’abordent par le biais de l’histoire plus récente de la Deuxième Guerre mondiale. Ces comparaisons littéraires anticipent des démarches gouvernementales, telles que la Loi Taubira de 2001, qui reconnaît l’esclavage comme crime contre l’humanité, ou le projet de Nicolas Sarkozy sur le parrainage des enfants de la Shoah qui a été proposé en 2008. L’étude des approches comparatives de ces auteurs met en évidence les liens entre la littérature, la mémoire collective et la politique, et fait voir l’imbrication des histoires multiples du monde francophone. L’article se clôt sur une exploration des façons dont le langage littéraire permet à ces auteurs d’attirer l’attention sur des processus linguistiques et créatifs qui peuvent établir des liens entre des événements historiques séparés sans perdre de vue leurs différences.