Contemporary French Civilization

Abstract

Films in French have long been global in scope, and debates around the nomenclature used to describe these cinematic works have emerged as a means to acknowledge the power imbalance invoked by categorizations such as French and francophone. Cinéma-monde serves as an organizing principle to articulate the relationships between films and the French-speaking world without reinforcing spatial and linguistic boundaries by way of a center/periphery paradigm. This article addresses the implications of the cinéma-monde framework within the Hexagon to illustrate the representational modes of diffusing marginality in cinema made in France. This article offers a close reading of a scene from Alice Diop’s documentary Vers la tendresse (2016) that mobilizes what Mary Ann Doane calls a disembodied voice-over in combination with camera movement to create an open cinematic space which disjoins the internal experiences expressed by the voice-over from the outward appearances of the characters. Diop assembles a fictional mise-en-scène and recordings of male interviewees speaking at a workshop held in Seine-Saint-Denis on the subject of intimacy. As the camera pans slowly across a group of men, it is unclear which body is the visual representation of the narration. Calling upon Michel Chion’s audiovisual contract and its rupture in Vers la tendresse, this article addresses how a dissonance between image and sound permits one voice to accompany several different bodies, an effect that reveals and dismantles the building blocks of the narrator’s isolation. Viewed through the framework of cinémamonde and its decentering approaches, Vers la tendresse underscores the flexibility of the film space and, consequently, social boundaries, to shed light on how we intentionally or unintentionally constitute others in society.

Les films en français ont longtemps eu une portée mondiale dans le monde de l’audiovisuel, et des débats autour de la définition utilisée pour décrire ces œuvres cinématographiques ont émergé pour reconnaître la dimension inégalitaire entre le cinéma français et francophone. En contrepartie, le terme cinéma-monde sert de principe organisateur pour articuler les rapports entre les films et le monde francophone sans renforcer les frontières spatiales et linguistiques d’un paradigme centre/périphérie. Cet article décrit les implications du schéma cinéma-monde dans les limites de l’Hexagone pour démontrer les modalités représentatives visant à dénouer la marginalité dans le cinéma fait en France. Cet article propose une interprétation d’une scène du documentaire Vers la tendresse (2016) réalisé par Alice Diop. Ce film emploie ce que Mary Ann Doane appelle la voix-off désincarnée une technique qui est accompagnée par le mouvement de la caméra afin de créer un espace cinématographique ouvert. L’effet est une dissociation des expériences exprimées par la voix-off des apparences extérieures des personnages. Diop mélange une mise-enscène fictive avec des enregistrements de voix d’hommes interviewés lors d’un atelier de discussion sur la tendresse en Seine-Saint-Denis. Pendant que la caméra fait un panoramique sur les individus silencieux, il est difficile de cerner lequel de ces corps représente la narration. A travers la notion du contrat audiovisuel de Michel Chion et de sa rupture dans Vers la tendresse, cet article démontre comment une discordance entre l’image et le son permet à une voix d’accompagner plusieurs corps différents, donnant un effet qui révèle et déconstruit les composants de l’isolement du narrateur. Vu par le prisme de “cinéma-monde” et ses approches décentrantes, Vers la tendresse souligne la flexibilité de l’espace cinématographique et par conséquent les contraintes sociales dans le but d’éclairer comment on constitue, intentionnellement ou pas, les autres dans la société.